On suppose qu'Hayange fut un des sites d'implantation des premières
invasion franques des Vè et VIè siècles. La seigneurerie
d'Hayange remonte au XIIIè siècle avec Guillaume de Heinga.
Un siècle plus tard on retrouve son descendant échevin
à Thionville.
En 1315 on compte 55 ménages à Hayange. En 1498, "à
cause du nombre croissant de ses habitants", l'abbaye de Metz participe
à l'agrandissement de la nef de l'église. La guerre des
Quatre Rois en 1324 et celle de Trente ans en 1618 sont parmi les plus
terribles de ces temps troublés et ravagèrent Hayange
et les 14 000 âmes qu'elle comptait alors. Après ces désastres,
la population se recompose lentement, avec un afflux venu de Belgique
qui va constituer le premier courant d'immigration qui ne cessera plus
d'irriguer le pays de la Fensch.
Des forges à la mine, une longue tradition
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En Gaule et sous Charlemagne, l'industrie du fer était
déjà bien présente. On retrouve des traces
écrites de l'existence des mines au XIIè siècle
avec Thierry de Hayange qui concède l'exploitation de
"la mine dou ben de Haienges".
La première forge d'Hayange date de 1323. On y fabriquait
fers à cheval, récipients, chaînes, taques
de cheminées, barres de fer et, à partir du XVè
siècle, armes et munitions. Après la guerre de
Trente ans, il ne restera que deux forges d'Hayange dans toute
la vallée: la Rodolphe et la Marolles.
La Rodolphe sera restaurée et approvisionnera la forteresse
de Thionville en balles et boulets.
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La Maison de Wendel
Au début des années 1700, dans une Europe de nouveau
en guerre, les autorités militaires chargent un certain Jean-Martin
Wendel de reprendre les forges d'Hayange en mains. Après s'être
fait construire un château et obtenu ses lettres de noblesses,
Jean-Martin de Wendel meurt en 1737 en laissant une fortune considérable
et une descendance qui fera perdurer l'entreprise sidérurgique
en assurant la pérennité de la région.
En 1783, on rescence 336 Hayangeois. 159 sont salariés des forges.
Cent ans plus tard on compte plus de 4000 habitants venus d'autres régions
françaises mais aussi de Prusse, de Bavière et du Luxembourg.
1905 compte plus de 10 000 habitants avec une importante immigration
venue d'Italie dont le rendement est apprécié et qui sera
à l'origine des premières grèves dans la vallée.
Viendront ensuite Polonais, Allemands, Belges et même deux Chinois.
Les tonnes de minerais extraits se payaient aussi du prix de la sueur
et du sang de ces ouvriers, hommes, femmes et enfants. Il n'y a pas
si longtemps encore, entre 1922 et 1931, sur un effectif moyen de 1374
mineurs, on a compté 2633 blessés et 25 tués.
Pendant les deux guerres mondiales, les usines sont épargnées
par les bombardements, assurant une relative sécurité
à la ville et à sa population. L'entre-guerres voit l'épanouissement
des oeuvres de la Maison de Wendel avec le soutien de l'église:
maisons ouvrières, hôpitaux, enseignements ménagers,
écoles, coopératives, sport, etc. Pourtant le pain quotidien
n'est pas toujours assuré à l'ouvrier et le syndicalisme
continue de s'organiser pendant que le chômage fait son apparition.
A partir des années 1940, une nouvelle main d'oeuvre arrivera
d'Afrique du nord.
Tchao, tchao... Siderurgie
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En 1950, le complexe sidérurgique SOLLAC s'installe au
voisinage des usines d'Hayange et de Thionville. Pourtant les
premières fermetures de mines en 1962 annoncent déjà
la crise qui est en marche. Fusions, restructurations d'usines,
reconversions et mises au chômage vont bouleverser tout
un patrimoine industriel et social. La vallée va perdre
6000 à 7000 emplois entre 1971 et 1975.
Dans les même années, la ville d'Hayange va s'efforcer
de parer au marasme et recours à la mise en commun des
ressources en fusionnant avec les communes de St Nicolas, Marspich
et Ranguevaux.
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A lire :
"Hayange, d'un siècle à
l'autre" de Adrien Printz, 1980
ed. Société d'histoire et d'archéologie
de Lorraine, Thionville
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